Yes, London. You know: fish, chips, cup ‘o tea, bad food, worse weather, Mary fucking Poppins… London.
Sans qu’on ait eu le temps de s’en apercevoir, cette année touche à sa fin, tant académiquement que géographiquement. Le quatrième et dernier semestre est aujourd’hui bouclé, après une session d’examen presque tranquille (1 seul examen), des labs en retard finalement terminés et des rapports de projets rendus. L’occasion de s’amuser avec des planners, des bayesian networks et des filesystems, bien plus rigolo que ce qui peut sembler, sisi. Certes, je n’ai pas terminé l’excellent (et très imposant) cours de “Data and Program Structure”, mais il fallait choisir entre bosser nuit et jour et profiter des derniers moments en Suède… Rembobinons donc ces dernières semaines post-SOF en quelques paragraphes texto-imagés.
UteKravallen (2005-05-13)
L’avant-dernière kravall, spécialement populaire puisqu’en extérieur. Suite à la défection de la plupart des autres étudiants d’échange, c’est à un groupe d’amis indigènes que je me suis joint pour le barbecue de la pre-party. Une bonne opportunité de continuer de baragouiner en suédois! Après cela, et après la traditionnelle queue à l’entrée, nous avons rejoint la fête où avait lieu un concert exceptionnellement écoutable pour une kravall: Caesars. Ce groupe suédois n’a pas inventé le rock mais s’en tire malgré tout plutôt bien; vous avez certainement entendu le riff du synthé de “Jerk It Out” dans une pub iPod. Dommage qu’ils se soient décommandés de l’affiche du Paleo Festival de Nyon. Quoique si vous voulez découvrir du bon rock suédois, touchant et planant, cherchez un album de Kent, l’un des groupes les plus célèbres de Suède et qui chante en suédois.
ELIN International Sittning (2005-05-19)
ELIN, c’est la section d’économie de Linköping, elle même intégrée dans la faculté de… philosophie. Le ridicule ne tue pas. Leurs diners ont la réputation d’être très sympa, avec une grande proportion de suédois et suédoises. Bref, nous avons saisi l’occasion de participer à l’un de nos derniers sittnings en rejoignant celui-ci. Comme tout bon sittning, la soirée fût arrosée de chants, performances ridicules et d’alcool, avant de se poursuivre dans un club en ville. Beaucoup de monde, un DJs moyennement horripilant, un défilé de suédois metrosexuels: un jeudi soir comme les autres à BK.
ESN Farewell Diner (2005-05-21)
Puis rebelotte deux jours plus tard, avec le diner d’adieu du bureau Erasmus cette fois. Le contraste avec les welcome diners est remarquable: les étudiants d’échanges curieux mais déconcertés ont fait place à une troupe d’amis liée qui connaît sur le bout des doigts les coutumes et chants traditionnels. Les bordskål sont si bruyants que tous les verres en sont renversés et chaque groupe exécute un “gyckel” (sorte de petit sketch, à prononcer “yiukeul”, si si essayez encore), tel qu’un rap suédo-finno-germano-anglophone sur la vie des étudiants d’échange, des statistiques salaces sur les habitudes d’iceux ou notre course de chevaux improvisée.
Sushi Party
Ou comment profiter des étudiants des quatre coins du monde pour se régaler l’estomac. Deux amis japonais nous ont donc invité pour préparer et manger des sushis, ce à quoi nous nous sommes volontiers pliés. Malgré notre célèbre appétit, la quantité a suffit pour nous remplir, ce qui a rendu la dégustation des 9 gâteaux de David encore plus périlleuse… Dur la vie d’étudiant!
The Blågul Expedition
Bien que la bière ne me tente pas plus qu’un concentré de jus de chaussette fermenté (avec lequel elle partage goût et couleur, selon moi), ce n’est pas le cas de tout le monde. Certains russes et germano-américains, par exemple, sont parvenus à amasser un mur de plus de 450 canettes de bière dans leur chambre. À deux. Puisque chaque canette est consignée, le jeu a donc consisté à écarquiller les yeux des passants en promenant deux caddies débordant de canettes vides dans le supermarché. Quinze minutes et deux bourrages de machine plus tard, les deux maltivores ont récolté environ 40 CHF de consigne et s’en sont allés au Systembolaget pour convertir le magot en liquide. La version alcoolique du mouvement (heureusement pas complètement) perpétuel.
Orgie gastronomique chez David
Qui a dit “trop c’est trop”? Bullsh*t, comme nous l’avons vaillamment prouvé lors de ce tour de force de gourmandise. Onze concurrents, quatre entrées (jambon d’Espagne, paté sur toasts, tomates/mozarella, pain aux tomates), trois plats de résistance (pâtes sauce pesto et thon maison, énorme rôti de boeuf), trois déserts (deux gâteaux et des natillas — succulente crème espagnole) et un café. Smaklig måltid (soit bon appétit, dans la langue de Pippi Långstrump — Fifi Brindacier)!
Et quand on ne mange pas…
Pendant les périodes de digestion, il faut bien occuper son temps. Certains jouent aux avions, comme notre ami Sam et son projet d’aéronautique finalement très impressionnant. En quelques mois, ils ont designé, construit et testé un prototype d’avion autonome télécommandé transportant un module de reconnaissance dans sa soute, avec succès!
Pour ma part, à part tester des douzaines de logiciels libres de musique ou autres (coucou NICO! ;-) ), j’ai enfin pu relancer différents projets personnels tels qu’un logiciel de mind-mapping et un lecteur de musique ultimastique. Plus d’informations arriveront sur ce site dès lors qu’elle seront synthétisées hors de mon cerveau. J’ai aussi trouvé le temps de poster quelques nouveautés dans la section music. Oh et si vous n’avez pas encore acheté Guero, l’excellent dernier album de Beck, vous pouvez toujours lire ma critique pour vous en persuader!
Un autre passe-temps consommateur de temps et de moral, c’est les fêtes et réunions d’adieu répétées. Chaque jour, il faut souhaiter une heureuse vie à 2-3 amis qu’on ne reverra pas forcément. La punition pour avoir passé tant de moments exceptionnels durant cette année d’échange! Mais au moins, cela finit par être suffisamment pesant pour presque nous faire languir de notre retour au pays…
Pour finir, un petit bulletin météorologique: 15°C en moyenne la journée, avec des pointes à 20°C et 10°C la nuit. La fraicheur est agréable; la chaleur annoncée du reste de l’Europe risque de faire transpirer nos pauvres pores déshabituées (ce mot existe. chiche). La nature suédoise a aussi fini par laisser verdir le paysage, qu’on a tout loisir de contempler à longueur de journée puisqu’il ne fait littéralement jamais vraiment nuit, tout au plus très sombre autour de 1h du matin. Mais le ciel est assez lumineux à 23h et à 2h et quand on se couche à 5h il fait carrément jour. Après, il faut pas s’étonner que les oiseaux déréglés chantent à 2h du matin!