Välkommen till Sverige

Quel que soit l’algorithme de compression utilisé, il est impossible de faire entrer toute sa chambre dans une valise de 35 kg.

Réveil difficile à 4h du matin après seulement 3 heures de sommeil. Rapide trajet jusqu’à Genève Cointrin, où le gentil employer de check-in accepte ma valise-menhir de 37 kg malgré la limite usuelle de 32 kg par bagage. À 6h, la navette quitte l’aéroport pour rejoindre celui de Zürich, où un trekking sur tapis roulant et un train autoguidé très Myst-ique conduisent le voyageur endormi jusqu’au vol qui l’amènera jusqu’à Stockholm. Quelques somnolements, jus d’orange et pages de roman de fantasy plus tard, c’est chose faîte. Il est alors 11h35, la température est de 21°.

Stockholm Central Station

Un train express permet de rallier la Gare Central de Stockholm. L’attention alterne entre les forêts décidément vertes et nombreuses de la Suède, les écrans TV du train (informations internationales, publicités pour des connections Internet privées à 28 Mbps au prix de 60 CHF/mois) et l’intérieur de ses paupières.

Une fois arrivé, l’attente du train pour Linköping se fait à la gare, la faute à la fameuse valise. Premier constat amusant, les rares fumeurs sortent de l’édifice pour exercer leur triste addiction. À Lausanne, on ne verrait même pas ça dans un rêve.

Moins de deux heures plus tard, arrivée à Linköping (prononcer “line-cheupïngue”, à la française). Petite promenade en ville en attendant l’arrivée des deux autres epfliens. On rejoint ensuite l’auberge (en fait le sous-sol d’une maison, spacieux mais un peu sombre).

Alexei et Christopher dans notre sous-sol

Le lendemain, dimanche, nous permet de nous reposer un peu. Visite de la ville à pied et du campus au pas de course, pluie et tortellini au micro-onde en compose le menu. Tels de vrais informaticiens, on passe la soirée à regarder des divx : La Passion du Christ (navet goresque et grotesque dont le seul but semble d’être d’interroger le spectateur sur l’hypothétique existence d’un sens à ce film, précisément), Las Vegas Parano (génial délire gilliamo-deppien). La veille, Les Sous-Doués aura aussi provoqué quelques fou-rires, notamment la simulation de surdité du vieux professeur, vraiment mythique. C’est le genre d’idée qui font regretter de ne plus avoir de cours d’allemand.

Le korridor

Lundi, réveil matinal pour moisir deux heures dans la queue du bureau de logement. Premiers contacts sympathiques avec les autres étudiants d’échanges d’origines diverses. Une fois la clé obtenue, direction Ryd (prononcer “rude” avec un “u” qui est un mélange entre “u” et “y”) pour découvrir nos chambres (lit-bureau-salle de bain) propres et spacieuses. Chaque korridor compte 8 chambres, dont les occupants se partagent un living room et une cuisine (3 frigos, 2 congélateurs, 2×4 plaques et 2 fours : assez pour tout le monde). Les premiers jours, seule une japonaise semble aussi occuper mon korridor. Un voyage aux magasins et à Ikea plus tard, l’endroit est un peu plus “fourni”.

La chambre

À peine le temps de souffler que l’on retrouve déjà quelques autres suisses, plus une hollandaise et une lituanienne pour aller aux barbecue organisé pour les étudiants d’échange. Beaucoup de monde, beaucoup de nationalités, beaucoup (trop) de noms à retenir). Beaucoup de moustiques géants aussi. Deuxième constat amusant, il est interdit de sortir du lieu du barbecue avec une bière. La soirée se terminant tôt, elle se finit chez Christopher, un autre (faux) helvète. Avant d’aller se coucher, petit test de la connexion internet : 1 MB/s en download!

La chambre (bis)

Mardi, matin pluvieux et peu d’heures de sommeil. Les cours de suédois commencent à 9h, tous les jours pendant les 4 prochaines semaines. Un retour dans les salles de classe aussi prompt n’est pas des plus agréables, mais les cours intensifs restent plus softs que ceux à l’EPFL. Toute la classe répète allègrement “Jag heter <nom>” en un choeur international mais dominé par 2/3 d’allemands. L’ambiance est plutôt relaxe, la prof dynamique et le programme accessible. On apprend à connaître son voisin quand il répète pour la 7e fois le pays d’où il vient ou la rue dans laquelle il habite…

Une séance d’information nous apprend qu’il reste pas mal de paperasse à régler (paiement du loyer, activation de l’email, inscription à l’association d’étudiants, etc). C’est aussi le moment d’aller marchander un vélo chez “Le turc des vélos” (impossible de trouver un meilleur résumé que cette expression d’Arnaud Zufferey). On s’en tire à 600 SEK (100 CHF) pour une croute qui roule, avec frein torpedo et 3 vitesses (dont au moins deux semblent marcher).

La cuisine

Le retour de la ville se fait enfin plus rapidement. On soûpe avec Alexei et Christopher (epfliens russe et germano-américain) chez la hollandaise, qui sera désormais abrégée par Eline par souci de simplicité (et accessoirement parce que c’est son nom). Troisième constat amusant, un colloc suédois qu’elle n’avait jamais vu passe dans le couloir à côté de nous sans dire bonjour ni même tourner la tête. Même chose en sens inverse 10 minutes plus tard. Tous les suédois ne sont pas très directs et chaleureux au premier contact…

Petite révisions des leçons de suédois à 2h du matin avant d’aller se coucher. Le suédois semble être une langue relativement facile à apprendre (par rapport au français ou à l’allemand), avec beaucoup de mots proches de l’anglais ou de l’allemand.

L’équipe au Flamman Pub

Mercredi est tout aussi occupé, avec en prime une soirée au Flamman Pub, un bar d’étudiants à une dizaine de minutes en vélo de chez nous. Très plein et sympa, malgré le retour de l’attaque des moustiques (mais heureusement Alexei s’est dévoué comme appât et nous épargne le pire). L’ambiance est relax, très peu de fumeurs (que ce soit dedans ou dehors) et on continue à rencontrer plein de nouveaux amis.

Jeudi pareil, le dîner est toujours aussi international (une lituanienne, un autrichien et un japonais). On soûpe aux pizzas dans mon korridor avec deux nouvelles personnes dans le “groupe” : un franco-anglais et un estonien. On visite ensuite Herrgår’n, un autre pub d’étudiants plus proche (mais avec toujours autant de moustiques).

Vendredi, les cours se terminent à midi au lieu de 15h les autres jours. Bra! Quelques heures de repos, avant de rejoindre la soirée dans le korridor de Christopher (avec une vingtaine d’autres personnes, un peu serré quand même!). Quatrième constat amusant, les japonais supportent très mal l’alcool, même à faible dose. L’expérience l’aura prouvé ce soir.

Grillades

Ce genre de soirée est aussi l’occasion de discuter avec quelques suédois, notamment les collocs ou amis de collocs. Intéressante discussion sur (entre autres) la mentalité suédoise, leur absence de patriotisme et leur souci de l’image que les étrangers ont de leur pays.

Le samedi est un peu plus calme en l’absence de cours. On en profite pour aller manger chez un copain, avant d’inaugurer nos habits avec leur première lessive. Pas si compliqué que ça finalement… Un nouveau korridor-mate est arrivé : Linus, un suédois. Très sympa, il est déjà dans ce korridor depuis quelques temps et il amène une hifi pour le salon!

Grillades (bis)

La soirée se déroule autour d’un grill avec plus d’une vingtaine d’autres étudiants d’échange, toujours à deux pas de nos chambres. En fait, les machines à laver (gratuites) sont aussi à 100m, des courts de tennis à 50m, le Spar (magasin, ouvert même le dimanche) à 200m, l’université à moins de 10min en vélo. On peut difficilement imaginer mieux! Et même s’il est vrai qu’on a la chance d’avoir parmi les meilleures chambres du campus, la Suisse a encore pas mal à apprendre sur les logements d’étudiants…

Paysage à Söderköping

Dimanche enfin, avec un nouveau réveil matinal pour une petite excursion (en voiture) à Söderköping avec 4 camarades de classe : 2 allemandes, 1 allemand et 1 français. On s’y promène quelques heures le long d’un chemin, sans toutefois manquer de se perdre 2-3 fois. Les forêts de conifères sont abondantes, tout comme les myrtilles. On trouve vaguement les quelques anciennes tombes celtes (en fait des murs de pierres, quoique plus massifs que dans le Jura). Une fois au “sommet”, juste le temps de manger, prendre quelques photos et se faire piquer par l’une des nombreuses guêpes venues goûter nos sandwiches avant de s’enfuir à nouveau.

Troupe d’amis germano-francophones à Söderköping

Et voilà la fin de ce premier épisode et de cette première semaine en Suède. Beaucoup à voir, à raconter, et peu de temps pour le faire. Programme de la semaine prochaine : suédois évidemment, fêtes certainement et badminton probablement.

Pour tout complément d’information ou de désinformation, vous pouvez consulter le site de l’Université de Linköping ou le journal d’Alexei.

Vi ses! (i.e. “see you”)