I’m sorry, I’m starting to lose my voice… I’m not used to the smoke.
Maybe I could buy all your cigarettes..?
I don’t want to forbid anyone to smoke.
Let’s see if I have some change…
No, I don’t.
Well, you can keep smoking, if you want.
En revenant pour le premier bis de son flamboyant concert (photos), Jens Lekman a glissé ces mots au public, de façon très suédoise: sincère, honnête, mais polie et sans intention conflictuelle.
Plus qu’une autre de ses histoires-boutades, cet épisode relate la triste réalité que pour un artiste qui parcourt les salles de concert à travers le monde, la Suisse se distingue par son retard flagrant et dérangeant sur le plan de la santé publique. Et par une incivilité extraordinaire de la part des spectateurs qui, après ce message, continuaient, même au premier rang, à griller leurs précieuses cigarettes.
C’est cette petite forme d’arrogance mauvaise, d’égoïsme aveugle confondu avec des droits à la liberté, qui s’illustre encore dans une diatribe intolérable et d’une rare hypocrisie parue dans Le Temps (21 février 2008), qu’on a décidément connu moins stupide. Car derrière son individualisme fier, chaque fumeur, dont Monsieur Dufour, et chaque pays, dont la Suisse, s’inscrit dans une société dont il faut aussi respecter les autres membres.
Il y a des fois où, malheureusement, il n’y a pas d’autre choix que d’avoir profondément honte de la Suisse.
Förlåt, Jens.