Encore un petit post gastronomique, fait maison cette fois.
Il serait tout à fait raisonnable de ranger définitivement les ustensiles de cuisine au placard. Le traiteur le plus proche (20 secondes à pied) vend okonomiyakis, yakitoris, takoyakis et autres délices culinaires pour 500-700 yens (5-7 CHF); le combini (pour convenience store, puisqu’il n’y a pas de v en japonais) le plus proche (40 secondes à pied) vend des bento tout prêts pour 300-500 yens (3-5 CHF), et il est ouvert 24/7; le second traiteur (2 minutes) vend aussi des bento et d’autres plats entre 500-700 yens (5-7 CHF). Un resto chinois sert aussi des plats dans ces prix-là.
La caféteria de NEC propose deux menus (ou seto), pour 520 et 630 yens, qui comprennent généralement: un bol de riz, une assiette avec viande ou poisson et accompagnement, une petite coupe d’accompagnement (légumes, tofu, etc), une soupe miso et du thé vert.
Au supermarché, on trouve des plats déjà préparés pour 300-500 yens (je vous laisse diviser par cent dorénavant), qu’il s’agisse de viande, poisson, beignets, etc. Les sushis sont foison, de 300 à 1400 yens (pour le über-plateau type post-famine). Celui de la photo a coûté dans les 700 yens. Il est donc très pratique d’acheter un morceau d’anguille pour 400 yens déjà assaissoné qu’il suffit de réchauffer et d’accompagner de riz pour improviser un unadon rapide (sauf que les autocuiseurs de riz mettent 40 minutes à cuire au Japon, on n’a toujours pas compris pourquoi).
Bref, au Japon, on mange pour le prix d’un popcorn chez Europlex Cinemas.
Mais ce serait aussi profondément dommage de ne pas profiter des ingrédients locaux pour apprendre à cuisiner japonais à moindres frais! Voici donc un petit survol des premières expériences auxquelles je me suis livré, à l’aide d’un livre de cuisine anglais/japonais.
J’espère ainsi satisfaire la curiosité de Sandrine, qui m’a fait promettre de parler de miam miam nippon. Pour comprendre pourquoi, visite vivement conseillée sur son blog affreusement appétissant, Dans la cuisine des Frangines!
Ton-jiru (soupe miso au porc et légumes)
Pour réaliser cette espèce de “pot-au-feu miso”, il a fallut redoubler d’ingénuité et de patience pour dénicher tous les ingrédients au supermarché: bardane, amorphophallus konjac (euh, certes, merci wikipedia), giant white raddish (et non pas rabbit)… Moi non plus, ça ne me dit pas grand chose. C’est donc le moment de s’entraîner à écrire une liste de courses en kanji.
Les achats se transforment rapidement en épreuves dignes de Fort Boyard. Il est particulièrement rigolo de découvrir à quoi ressemblent les différents ingrédients (“oh c’est cette espèce de vieille racine? ok!”). Puis il est temps de ramener la récolte à la maison pour s’adonner à 1h30 de bricolage alimentaire, compliqué par la cuisine réduite (1 casserole, 2 plaques).
Mais le résultat est à la hauteur des efforts et comble amplement l’estomac et la fierté de l’apprenti marmiton.
Niku-jaga
Soit un délicieux arrangement de pommes de terres, oignons et fines tranches de boeuf, dans une sauce de soya, sake et mirin. Il s’agit en fait d’un met très standard mais non moins appétissant, qui permet surtout d’écouler l’imposant stock d’oignons et de pommes de terre ramené du bureau (ce n’est pas parce qu’on vit derrière un écran qu’on sait pas déterrer trois patates, non mais!).
Malheureusement, un détail majeur semble indiquer que les auteurs du livres évoluent dans une dimension parallèle: 20 minutes pour terminer la soupe miso, ce n’est plus de la cuisine, c’est de la science-fiction.