Autant on a fini par accepter l’omniprésence des queues en Suède, autant il y a des cas qui relève carrément de l’exagération. L’exemple le plus extrême restera la queue pour les billets de SOF: un bâtiment entier de l’université était occupé par la queue. La vente des billets avait lieu le mardi 12 avril à 8 heures du matin; les premiers attendaient déjà dans la queue lundi matin à 7 heures! Par un heureux hasard, j’étais encore en Russie à ce moment là, ce qui fait que ce sont des amis qui se sont relayés pendant 12 heures pour nous acheter des billets.
Mais tout le monde était bien installé, avec le nécessaire pour dormir, boire du café, jouer en LAN, aux cartes, etc. Un copain français a photographié et filmé cet évènement. Il lui a toutefois fallu plus de 2 minutes 30 secondes pour longer la queue d’un bout à l’autre!
Cette folie passée, le campus est retourné à la normale pour un temps. Deux semaine avant le festival, le “byggbar” (bar de construction) est installé sur un parking vers l’entrée de l’université. Son but sera de rassasier les participants qui y construisent leur char de parade, avec des hamburgers à 15 SEK (2.50 CHF) et de la bière à 10 SEK (1.60 CHF). Mais pour dissuader les étudiants de stagner aux alentours pour profiter des bas prix, la tradition veut que le bar diffuse plein tube une horrible chanson folklorique suédoise, en boucle, pendant les deux semaines! Si le masochisme rejoint la confection de hannetons en massepain au registre de vos passe-temps favoris, vous pouvez toujours écouter le streaming en boucle de “Doktor E. Munk” et même en lire les paroles (en suédois, certes).
Les festivités commencent le jeudi de l’Ascension, avec une kravall. Bien plus grande que les kravaller habituelles puisque organisée en extérieur à Folketspark (point central de SOF), la fête sera partagée entre une salle disco avec de la musique de kravall (i.e. mauvaise) et une grande scène sous tente avec un groupe live interprêtant des tubes pop classiques mais efficaces. Une bonne soirée pour se mettre en forme pour la suite des évènements.
Vendredi, les orchestres jouent de 17h à 3h sur les différentes scènes de la fête, mais la soirée ne commence vraiment qu’aux alentours de 23h. Cette fois, l’ambiance est assez molle et les lieux moyennement peuplés. On devine que les gens sont soit fatigués de la veille, soit ils se réservent pour le lendemain. On finit toutefois par découvrir la salle trance où, surprise rare en Suède, la musique donne envie de danser et le DJ sait mixer de vrais vinyles! Évidemment, qui dit bonne musique dit désintérêt des foules, et la salle était presque vide.
Mais c’est samedi que la fête a vraiment eu lieu. Dans l’après-midi, un cortège (“kårtege” en suédois) de chars traverse la ville à grand renfort de fanfare et de danse. Chaque association aura préalablement construit son char sur un certain thème et l’animera ensuite durant la parade (1001 nuits, George W. Bush, vikings, etc). Entre les chars, les différents orchestres claironnent leur répertoire, généralement en uniforme et accompagnés de danseuses. Venus de toute la Suède et même des pays alentours, ils se différencient tant par leur look que par leur qualité. Cependant, tous jouaient le même style de musique populaire suédoise, tirée d’un répertoire apparemment inépuisable.Sans avoir été la fête incroyablesque que l’on nous avait annoncé, SOF restera un bon souvenir assez représentatifs de l’esprit festif suédois: musique disco désagréable, bière en quantité, orchestre de folklore suédois, etc. L’occasion aussi de voir la ville animée par une parade et la moitié de sa population se promener en overall pendant 4 jours!