Russia, Ryssland, Venäjä, Russie

Our trip to Russia was a big success, we came back!

Plus grand pays du monde, ex-superpuissance mondiale, pionnier de la découverte spatiale, contrée de mafia et de corruption, empire glorieux se relevant de son implosion, la Russie est souvent perçue sous de multiples facettes, généralement floues et stéréotypée. C’est plus d’excuses qu’il n’en faut pour saisir l’opportunité de les découvrir de ses propres yeux. Pour peu que l’on parte du principe qu’il en faille une seule.

Notez que si vous aimez les illustrations, vous trouverez l’intégralité de mes photos de Russie dans la galerie de photos, ce qui devrait vous permettre de suivre le récit avec les images en parallèle. Le texte est long, très long, alors n’oubliez pas de faire une pause toutes les heures pour reposer vos yeux.

Mardi 5 avril 2005

Départ en bus de l’université de Linköping avec 16 autres étudiants internationaux (dont deux suisse allemands), direction Stockholm. En chemin, on passe chercher le reste des participants, soit une centaine d’étudiants d’échange venus de toute la Suède (Stockholm, Göteborg, Uppsala, Lund, Växjö, Örebro).

Mer gelée en Finlande

Tout ce petit monde, plus deux étudiants responsables suédois, embarque ensuite sur un énorme ferry Silja Line, véritable ville flottante dotée d’un magasin tax-free, un cinéma, un sauna, une disco, etc. Hormis le tangage occasionnel du bateau (un peu déroutant lorsqu’il s’agit de danser), on pourrait facilement se croire dans un simple hôtel sur la terre ferme. Sauf qu’on y rencontrerait probablement pas de soixantenaires dansant en disco sur de la musique électronique ou dormant dans les couloirs après avoir ingurgité la moitié du duty-free. Il ne serait pas non plus possible d’aller admirer le spectacle d’un lever de soleil au milieu d’une mer parsemée de glace et d’archipels finlandais, après deux heures de somnolence peu convaincantes.

Mercredi 6 avril 2005

Il est 7 heure du matin (on perd une heure en changeant de fuseau horaire) et nous voilà déjà presque arrivé au port de Turku, en Finlande. On déjeune alors rapidement, en compagnie du FC Turku, ce qui pousse à la réflexion suivante: les footballers passent-ils réellement toute leur vie en training ou s’entraînent-ils en secret sur le pont inférieur des ferrys?

L’équipe de l’arrière du bus A

La question restera ouverte mais on aura le temps d’y réfléchir puisqu’à peine débarqué, tout le monde rejoint celui qui sera notre plus fidèle et douloureux compagnon sur ce voyage: le car. Un premier long trajet à travers la Finlande, interrompu par le passage de la frontière finno-russe aux alentours de 16 heures. Pour ceux qui se seraient habitués à la quasi-absence de douane au sein de l’Union Européenne, on peut dire que ça ne rigole pas chez les russes.

Interdiction de prendre des photos, triple vérification du passeport par des douanières russes imperturbables, un kilomètre de no man’s land entre les deux douanes, avec ce qui ressemble à une barrière de détecteurs de mouvement sur toute la frontière: la sécurité est presque aussi absurde que pour entrer aux États-Unis.

Mais tout le monde survit à l’aventure et il est l’heure de la changer (l’heure), puisque l’on perd la deuxième de la journée en rejoignant un fuseau GMT+3. Pendant ces aventures temporelles, le car continue sa route, traçant son chemin à travers le paysage russe, majoritairement constitué de forêts et de lacs gelés. Quelques villes aussi, qui donnent le ton qui perdurera durant tout ce voyage: une alternance de bâtiments rénovés impeccables, de maisons délabrées et pauvres, et des énormes immeubles communistes mal vieillis. Ou, pour prendre une autre image, le côtoiement de Mercedes neuves et de Lada trouées dans les rues de Moscou.

Le Théâtre Mariisky, de nuit

À 20 heures, on rejoint enfin l’Hôtel Sovetskaya de Saint-Petersbourg, où l’on soûpera avant de partir se promener en ville de nuit. Une superbe ballade au milieu de monuments illuminés et de rues désertes. Au risque de décevoir certain, l’ambiance nocturne n’est pas particulièrement inquiétante ou mal famée dans les villes russes…

La police est d’ailleurs omniprésente dans les cités visitées, avec des policiers aux coins de rue, dans le métro, dans les musées. Mais la protection est à double tranchant. Un jour, un policier intervient rapidement pour protéger un touriste qu’un mendiant commençait à palper avec un peu trop d’insistance. Un autre, un ami se fait embarquer dans un petit bureau par deux policiers (qui ne parlent que russe, évidemment), sous prétexte qu’il prend des photos dans le métro. Après les avoir déçu en présentant tous ses papiers en règle (passeport, copie du visa, carte de l’hôtel) et s’être vu refuser d’appeler l’ambassade d’Australie, il se retrouve à attendre que les deux hurluberlus finissent de faire semblant de remplir de la paperasse. Après 5 minutes, il a enfin le déclic et sort un billet de 100 roubles (4 CHF), ce qui leur suffit pour le libérer. Se faire racketter par la police, il faut le faire! De quoi troubler le sentiment de sécurité qu’elle est censée procurer…

Jeudi 7 avril 2005

Petit déjeuner à 8 heures et départ pour une visite guidée de Saint-Petersbourg. Pendant que le car parcourt les différents monuments de la ville, la guide débite un flux passionnant mais éreintant d’informations sur leur histoire. On rafraichit ainsi notre mémoire sur la période des tzars, le communisme et les multiples révolutions.

Cathédrale de Peter et Paul
Colonne d’Alexandre et Palais d’Hiver

La visite inclut des endroits incontournables, tels que la Forteresse de Peter et Paul située sur une presqu’île et contenant la superbe cathédrale de Peter et Paul érigée par un architecte suisse (Domenico Trezzini) et abritant notamment la tombe du dernier tzar, Nicolas II. Autre monument clef, l’incroyable Palais d’Hiver, transformé en le Musée de l’Hermitage, seconde plus grande galerie d’art au monde après le Louvres avec une énorme collection allant de Picasso à Matisse, de la Grèce à l’Égypte ancienne, en passant par la fine joaillerie de Fabergé, le tout dans le cadre extraordinaire de cet immense palais de tzar. Après avoir passé plusieurs heures à ne visiter qu’une petite fraction de toutes ces merveilles, nos yeux commencent littéralement à souffrir de cette surcharge de richesse. Pour se reposer, on vadrouille dans la ville, le long du célèbre Nevsky prospect (un prospect est l’équivalent russe d’une avenue) et autour des magnifiques cathédrales et statues.

Premier réel contact avec des russes lorsque l’on essaie de commander à manger dans un petit café. Après plusieurs minutes de gesticulations, on parvient finalement à acheter quelques pâtisseries. C’est qu’en Russie, personne ne parle anglais (ou toute autre langue à part le russe), pas même la police, les militaires ou les vendeurs de souvenirs pour touristes. Les seules personnes susceptibles de peut-être savoir l’anglais (voire l’espagnol ou le français) sont les jeunes étudiants à l’université. Espérons que la nouvelle génération saura favoriser le contact et l’ouverture!

Danse russe traditionnelle

En fin d’après-midi, on assiste au premier programme optionnel: une démonstration de danse et chant traditionnels russe, dans le Palais Nikolaevsky. On y découvre des instruments originaux (l’accordéon est souvent omniprésent), des costumes traditionnels resplendissants et des danses impressionnantes, souvent axées comiques. Un exemple passionnant de la culture et des traditions russes!

Pour soûper, on reste au centre-ville, près de Nevski Prospect, pour trouver un restaurant typique russe. En effet, le menu est typiquement russe puisque uniquement disponible en cyrillique. Après un moment d’hésitation, on finit par trouver la seule serveuse parlant vaguement un peu d’anglais pour nous aider à distinguer une salade d’un roti de porc. Mais ça fait partie du côté ludique de ce genre de voyages! Et l’avantage de ces restaurants non-touristiques se reflète dans l’addition: 270 RUB (11 CHF) pour un excellent repas, café et vodka inclus, ainsi que la retransmission grand-écran du match de foot Moscou-Auxerres (heureusement, une victoire écrasante des russes 4-0).

Metro club

Le ventre repu, on rejoint un autre groupe d’ami pour aller au club Metro. Ambiance eighties, garage, un endroit sûrement super lorsque vraiment plein, ce qui n’était de loin pas le cas ce soir-là. Sur la soixantaine de clients, une vingtaine venait de notre groupe… Mais la musique était tout à fait décente (voire extraordinaire pour nos oreilles qui ont subi des DJs suédois plusieurs mois durant) et ce n’est qu’à 4h30 que nous avons finalement regagné nos couettes.

Vendredi 8 avril 2005

Le Palais de Catherine
La Chambre du Trône

Le réveil claironne à 8 heures du matin: pas question de faire la grasse matinée, ce serait risquer de louper la visite guidée du Palais d’Été de Catherine. Encore une fois, les rénovations suite à la dévastation de la Seconde Guerre Mondiale sont impressionnantes, et le palais s’ajoute à la liste des monuments démesurément impressionnants de beauté. Tantôt classique, tantôt baroque, les pièces regorgent d’histoire, bien qu’elles finissent par être un peu répétitives. Parmi les perles de la visite figure la Chambre d’Ambre, récemment remise en état. Un joyau à la fois de minutie et de valeur brute.

Church of Our Savior on Spilled Blood

Les cars nous redéposent ensuite au centre ville, où on passera visiter ce qui nous avait échappé la veille, telle que la Church of Our Savior on the Spilled Blood (le sauveur en question étant Alexandre II, assassiné à l’endroit où l’église fût érigée à sa mémoire). Un classique du tourisme de Saint-Petersbourg, avec ses bulbes colorés et son architecture baroque typique. L’intérieur est entièrement couvert de splendides mosaïques.On se promène encore un peu dans la ville pour épuiser les cartes mémoires de nos appareils de photo, admirant une dernière fois le Palais d’Hiver ou la statue d’Alexandre I, avant de finir dans une crêperie (oui tout en russe, comme d’habitude). On prend des forces dans la perspective d’une longue nuit, le car quittant Saint-Petersbourg à 21 heures pour rouler jusqu’à Moscou. Qui eût crut que la route entre les deux plus grosses villes de Russie est un champ de nid de poules en mauvais état? Vous aurez été prévenus…

Samedi 9 avril 2005

Groupe d’amis sur la Place Rouge

Le dos endolori et les jambes momentanément hors service, on se réveille à temps pour assister à l’arrivée dans Moscou, ce samedi matin. Les bâtiments communistes d’abord, carrés et massifs, puis les gigantesques tours néoclassiques érigées par Staline au loin, on pénètre dans un mélange de styles et d’histoire encore plus mouvementé qu’à Saint-Petersbourg.

Cathédrale de Saint-Basil

Le car nous dépose au pied de la fameuse et colorée cathédrale Saint Basil, au bord de la Place Rouge. Accompagnés d’une guide moscovite, on foule les pavés de cette incroyable square. Le Kremlin à notre gauche, avec le Mausolée Lenin au pied de sa muraille, le Musée d’État Historique en face, le luxueux centre commercial GUM à notre droite et la cathédrale Saint Basil derrière nous, l’environnement est trop stupéfiant pour paraître réel. Peut-être la seule déception du voyage, il nous sera impossible d’aller voir la “momie” de Lenin puisque cette dernière est en cours de restauration…

L’Université d’État de Moscou

On reprend le car pour une visite de différent quartiers de la ville. La prochaine escale se fera à l’Université d’État de Moscou, une énorme construction de 240 mètres de haut commandée par Staline, clairement la plus impressionnante université qu’il m’a été donné de voir. Située sur l’une des collines surplombant la ville, elle permet une vue d’ensemble de cette dernière, malheureusement troublée par la légère brume de poussière tachant le ciel en permanence.

On nous posera souvent la question: as-tu préféré Saint-Petersbourg ou Moscou? Mais les deux sont incomparables, trop différentes et charmantes à leur façon. Saint-Petersbourg est plus subtile et artistique, parsemée de splendides palais sur toute sa surface, transpirant la période des tzars. Moscou, à l’inverse, est une capitale massive et forte, concentrée autour du Kremlin, profondément marquée par le stalinisme et l’histoire plus récente, tout en conservant des symboles plus anciens (parfois reconstruit après leur destruction sous la dictature). Deux facettes majeures d’un même pays, d’où l’intérêt de pouvoir les visiter et les comparer pour espérer cerner un peu mieux un coin de l’immense histoire de cet empire.

Fin de digression.

L’Université n’est qu’une des sept super-constructions perçant l’urbanisme moscovite. L’Hôtel Ukraina où nous logeront en est une autre (206 mètres de haut, 29 étages). Après une douche rapide, on repart avec un petit groupe pour un tour en ville. On s’imprègne de l’atmosphère moscovite et on zigzague entre les monuments avant de se lancer dans un petit voyage aléatoire en métro, histoire de visiter certaines stations réputées belles, à raison.

Danse au Hungry Duck

Samedi soir, unique nuit à Moscou, tout le monde est de sortie. Propaganda, un club à la mode, décide que nous ne sommes pas assez russe pour entrer; tant pis, on rejoint les autres au Hungry Duck, une boîte déjantée où les gens dansent sur les bars dans la moiteur de l’ambiance surchauffée.Comme vous devez maintenant l’avoir compris, le russe moyen ne parle pas l’anglais, ce qui rend le contact un peu difficile. Mais comme le hasard ne cesse jamais de s’amuser, c’est dans cette boîte baroque que j’ai rencontré une russe très sympa et parlant parfaitement français (5 ans d’échange en France aidant).

Après plusieurs mois Erasmus, il est facile d’oublier à quel point tout contact culturel repose sur la langue, et il était donc très intéressant de pouvoir discuter des différentes culturelles, historiques et sociales avec une autochtone. On apprend, par exemple, que la vie à Moscou est si cher et les salaires si limités qu’il est courant d’avoir deux boulots à plein temps. Ou que l’accès aux universités est réservé soit aux étudiants riches, soit aux étudiants très doués, une philosophie diamétralement opposée au système suédois par exemple.

Aussi parmi les différences, les heures de fermetures des clubs en sont un exemple (1-3 heures en Suède), et c’est donc à 6 heures que nous avons finalement hélé un taxi pour profiter d’une courte parodie de sommeil.

Dimanche 10 avril 2005

Panorama du Kremlin, depuis l’autre rive

Dormir 2h30 par nuit ne nous effraie même plus, et c’est tant mieux puisque l’on a pas droit à plus. Départ en bus pour une visite guidée du Kremlin, le coeur de Moscou. Pour l’anecdote pédante, il faut plutôt parler du Kremlin de Moscou puisque Kremlin signifie “forteresse” et qu’il existe donc des kremlins dans d’autres villes russes. Mais il est surtout intéressant de noter la polyvalence de ce lieu: mélange d’églises et d’administration, il a accueilli aussi bien les hauts-responsables religieux que les tzars, les dictateurs soviétiques que les présidents contemporains.

La Cathédrale de l’Annonciation

Dernière un rideau de sécurité drastique se côtoient donc des reliques de l’époque des tzars (dont l’énorme Canon du Tzar), des cathédrales monumentales (abritant notamment la tombe de Ivan le Terrible) et les bureaux actuels de Vladimir Poutine. Pour note, la Douma a son siège à l’extérieur du Kremlin, derrière la Place Rouge. Autre note, si vous voulez vraiment finir trop intelligent, le nom de la place a pour origine le mot krasnaya qui signifiait “beau” à l’époque mais a perdu ce sens pour ne garder que celui de “rouge”.

Après cette incontournable visite, on s’est dirigé vers un restaurant appelé “My My” dans le but de goûter quelques spécialités culinaires russes. Des pâtisseries fourrées, de la viande enroulée dans des feuilles de vigne, ou encore une boisson typique à base de pain fermenté (kvac, me souffle un copain russe) tout à fait intéressante!

L’intérieur du Théâtre Bolshoi

À 7 heures, rendez-vous au Théâtre Bolshoi pour une représentation du ballet Casse-Noisette de Tchaikovski! Une occasion un peu onéreuse mais ô combien incontournable, le spectacle se révèle à la hauteur du lieu: magique. Parée d’or et d’ocre, la salle est superbe. On s’imagine facilement toutes les personnalités s’étant assises dans la loge, toutes les pièces composées pour ce théâtre. Une fin magique pour ce court séjour moscovite.Et rebelotte pour un trajet nocture Moscou/Saint-Petersbourg.

Lundi 11 avril 2005

Une journée plutôt calme une fois les bagages redéposés à l’hôtel. Alors que la plupart se reposent, on part avec un copain goûter un borsch (soupe traditionnelle russe, à base de betteraves et pommes de terre) dans un bistro local. Puis je décide de retourner faire un tour au centre-ville, pour acheter quelques souvenirs, des provisions de vodka (à 80 RUB / 3.50 CHF le demi-litre, ce n’est pas la ruine) et s’imprégner une dernière fois de l’atmosphère de Saint-Petersbourg. Retour en métro, profondément enfoui sous la ville (100m!) et agréablement bon marché (10 RUB / 0.40 CHF)!

Fête sur la rivière Neva

À peine rentré à l’hôtel, il est temps de repartir pour le troisième programme supplémentaire, un tour en bateau sur la rivière Neva qui traverse la ville. Malgré la pluie, la croisière s’amuse rapidement puisque fruits, champagne et vodka sont servis à tout le monde, avec en prime une démonstration de musique et danse russe à bord. Inutile de préciser que le retour en bus sera relativement joyeux…

Une fois de plus, on soûpe dans un restaurant russe avant de sortir essayer un petit club russe. Ambiance un peu molle, mais que peut-on attendre d’un lundi soir? La partie la plus amusante de la soirée sera sans aucun doute le retour à notre hôtel à 6 personnes tassées dans un minuscule taxi-lada.

Mardi 12 avril 2005

Encore un départ matinal, définitif cette fois. Vers Vyborg tout d’abord, une ville russe aux abords de la frontière finlandaise. Une ville très ancienne (et précédemment finlandaise, et par conséquent suédoise aussi), mais moins resplendissante que Saint-Petersbourg ou Moscou. On ne s’y arrête qu’une heure, le temps de parcourir le marché local, d’acheter des CDs piratés à 60 roubles (2.50 CHF) ou de convertir ses restes de monnaie russe en bouteilles de vodka.

Le passage de la frontière russe est à nouveau très strict; il nous faut montrer 4 fois notre passeport (tantôt dans le bus, tantôt au bureau de douane, avec ou sans tampon, vérification de photo ou pas). Mais 1km de no man’s land et une douane finlandaise plus tard, nous voilà définitivement hors de Russie.

L’arrivée à notre hôtel à Helsinki marque aussi le retour très perceptible à l’Europe à laquelle nous sommes habitués. On redécouvre avec surprise la possibilité de boire l’eau du robinet ou de ne plus devoir porter son passeport sur soi en tout temps.

Mercredi 13 avril 2005

Église Temppeliaukion, creusée dans le roc

Par habitude, on oublie d’être fatigué en se levant le lendemain matin et c’est presque sans bailler que l’on erre autour du buffet de petit déjeuner. C’est qu’il s’agit d’être à l’heure pour le départ du bus nous emmenant pour une visite de la ville. Contrairement à ce qu’on nous avait juré, la ville n’est pas complètement dénuée d’intérêt: une imposante cathédrale luthérienne, un monument au compositeur Jean Sibelius et une étonnante église creusée dans le roc.

5 heures à tuer dans une telle ville sans savoir quoi voir peuvent paraître un peu longues, même si l’on y inclut une excursion sur l’archipel de Sveaborg (ou Suomenlinna en finlandais), joli mais un peu mort. Mais après 10 jours, tout le monde a appris à s’occuper et la dernière idée en date consistera à se raconter des gags dans notre langue maternelle qu’on est le seul à parler. L’occasion de rire sur des gags autrichiens, hollandais et finlandais, sans toutefois y comprendre quoique ce soit!

Superbe lever de soleil depuis le pont

Puis direction Turku pour embarquer sur le ferry du retour à 21h. Une nouvelle fois, duty-free, bières, fête et disco occuperont la nuit, ainsi que les dernières discussions avec certains amis qu’on devra quitter le lendemain. Pour l’anecdote, l’astuce consiste à ne pas finir complètement bourré, ce qui permet de sauter la case sommeil, causer avec des finlandaises et finalement assister au superbe lever de soleil depuis le pont, avant l’arrivée à Stockholm.

Jeudi 14 avril 2005

Le temps des adieux

Un nouveau réglage de fuseau horaire et descente de bateau plus tard, il est temps pour tout le monde de dire au revoir à tous ces amis rencontrés durant ce voyage, après échanges de contacts électroniques et promesses de visites. Heureusement, tout le monde est trop exténué pour être triste, et c’est donc endormie que la majorité d’entre nous vivra le trajet en bus vers Linköping.

Comme pour nous rappeler de la chance incroyable que nous avons eu avec la météo tout au long de ce voyage, le temps suédois est exécrable et c’est sous une pluie grisâtre que nous regagnons nos chambres vers 10h de la matinée. Le temps de déposer les bagages et d’affronter les 1000 nouveaux messages de ma boîte email (dont 90% de spam), il est déjà temps de se rendre à l’uni pour 4h de cours de Intellectual Property Rights. Après une nuit blanche. Que Dieu bénisse le café.

Qui a dit qu’on ne prenait pas les études au sérieux en Suède?

Conclusion

Santé à la vodka

La beauté de ce voyage n’a d’égal que l’incommensurable chance que nous avons eu de pouvoir y participer. Fascinant sur tous les plans, ce fût l’occasion de découvrir un partie de cet empire gigantesque que l’on ne peut que méconnaître au travers de l’image qu’en donne les media. D’un côté la splendeur des palais fraîchement rénovés, de l’autre la pauvreté du peuple qui doit affronter sa propre histoire.

Un voyage qui nous a aussi permis de rencontrer des amis venant des quatre coins du globe, une variété culturelle toujours passionnante qui nous manquera probablement une fois de retour au pays des vaches. À voir.

Dans tous les cas, j’espère ne pas avoir été trop ennuyeux avec cet énorme récit, et je vous encourage encore une fois à parcourir la galerie de photos.

dude: Hey dude, do you know a country called “euk’” ?

Tim: Er- no… How do you spell it?

dude: U.K.