Helan går,
sjung hoppfaderallanlallanlej!
Helan går,
sjung hoppfaderallanlej.
Och den som inte helan tar,
han heller inte halvan får.
Helan går!
Lundi 23 août, on échappe de justesse à une nuit de repos. En effet, des amies suédoises nous invitent à une kräftskiva (fête de la langouste) chez la peer student de deux copains suisses. L’occasion de participer à une fête traditionnelle suédoise où l’on mange divers plats et gâteaux, ainsi que des langoustes (ô surprise). L’occasion de boire aussi, en chantant avant chaque snaps des chants tels que “Helan går” (dont les paroles se résument en gros à “ceux qui en prennent pas l’entièreté ne peuvent pas en prendre la moitié”). Une fête très sympa, qui nous permet aussi de rencontrer des suédois plutôt que de rester tout le temps entre étudiants d’échange.
Mercredi, les classes sont finies et on a donc droit à un examen oral de suédois, par groupe de trois. Plutôt informel, la prof nous aide et le sujet ennuyeux (“bostad”, habitation) en devient presque intéressant. Petite visite des banques suédoises dans l’après-midi, pour y ouvrir un compte. Pas de bol, les banques les plus avantageuses changent quotidiennement les règles au fur et à mesure qu’ils voient affluer les étudiants, clients peu profitables évidemment. On me refuse dans la première banque sur motif que je n’ai pas de numéro UE car je suis Suisse et donc hors-Europe. Original. La deuxième banque fera moins de chichi. Une fois un papier signé (la paperasse est beaucoup moins abondante qu’en Suisse, pour ne pas dire étonnamment absente), direction l’uni pour le premier cours de l’année (“C++ avancé”). Comme tout cours qui se respecte, l’introduction est lente et ennuyeuse. On partira avant la fin.
Le soir, c’est la première Kravall de l’année. Un nom à retenir puisque c’est le nom des fêtes d’étudiants, se déroulant 2-3 fois par mois. La première de l’année est aussi l’une des plus grosses, puisqu’il faut bizuter tous les nouveaux venus tout en amusant les anciens. La tradition (et le prix de l’alcool) veut que l’on participe à une pre-party avant de s’y rendre, et il s’avère qu’il y en avait effectivement une dans la plupart des korridors. Tout le monde s’y rencontre, boit et prépare son overall.
Autre spécialité locale, les overalls sont des costumes (style habit de travail de mécanicien) que l’on porte pour aller à ce genre de fêtes afin de ne pas abimer ses propres habits. En pratique, les gens les portent un peu n’importe quand, pour aller au supermarché ou en ville. Certains semblent plus ou moins vivre dedans. Pas question de se pomponner des heures pour aller aux Kravall donc, il suffit de porter son overall, c’est bien plus fun! En revanche, chaque section a sa propre couleur (bleu pour les étudiants d’échange) et chacun le décore à sa guise, en y écrivant son nom sur la jambe, cousant diverses choses et notamment des patches. Que ce soit celui de l’université, de la section, d’une association d’étudiants ou d’une marque de bière, les overalls sont couverts de patches. La coutume est de se les échanger lors des Kravall pour en obtenir des nouveaux, en demandant très simplement : “Ska vi byta märke ?” Dernière chose à savoir sur les overalls : il est strictement interdit de les laver, sauf si quelqu’un a vomi dessus ou si on le porte quand on le lave (un voisin m’a avoué s’être déjà douché avec)!
La Kravall en soit ressemble à un mini-festival, quoique plus axé sur les bars que la musique (contrairement aux bals d’étudiants en Suisse aussi). On y retrouve des tentes, des bars et quelques concerts et autre disco. Cette première fête devrait aussi être la dernière du semestre à se dérouler en extérieur (température oblige). La pluie gâche un peu l’ambiance, tout en permettant de rincer un peu la bière que l’on ne manque pas de recevoir dans les cheveux au milieu du pogo. Pas de souci au niveau boue non plus : la plupart des gens sont en overall!
Jeudi et vendredi, les autres cours commencent. La plupart sont ennuyeux car trop lents, mais on nous a averti que cela changera avec le temps. Pour faire passer le temps, on repère les tics des profs et on compte le nombre impressionnant de “nevertheless” du prof. de Génie Logiciel. Pendant ce temps, les étudiants profitent de la rentrée pour organiser diverses compétitions sur le campus, notamment un concours de rapidité d’avalage de choppe de bière, le tout en costume et en équipe très sérieuses de chacune des facultés.
Samedi matin, examen écrit de suédois à 8h. Un peu stressant lorsqu’on se réveille à 7h45, heureusement que l’uni n’est pas loin! L’examen se révèle court et facile, sauf pour les quelques mous (que je ne nommerai pas) qui ont dormi pendant les cours… En allant prendre le déjeune chez des amis allemands, on croise plein d’étudiants en overall, une bière ou un martini à la main. Il est 9h20 du matin. Un petit tour en ville plus tard, le pneu arrière de mon vélo est à plat pour la deuxième fois! Vive les vélos pourris. Je commence à devenir un expert des bidouillages de chambre à air. Puis tout le monde se prépare pour le sittning du soir.
Cette fois, le diner se déroule en plus gros comité (250 personnes), avec un repas plus décent et des chansons plus bruyantes. Difficile à croire, mais c’est le show en suisse allemand de nos compatriotes qui fera exploser l’applaudimètre! L’ambiance est toujours aussi chaude, et se poursuivra dans la disco adjacente, en dépit d’une musique de conserve déconcertante de nullité. Ça change de Copenhague…
Reprise des cours lundi 30 août, cette fois nettement moins somnifères et plus intéressants. Bra ! L’après-midi, on découvre que notre groupe n’aura pas les labos avant deux semaines. Les horaires aléatoires à piocher sur différents sites web semblent avoir été conçus par un physicien sous LSD. Le soir, test du ciné-club de l’uni avec une séance de Big Fish à la Nationernas Hus : très professionnel, avec vraie projection, vraie salle de cinéma et vrai public (plus de 200 personnes à vue de nez). Le programme alterne entre bons films assez populaires et oeuvres suédoises, ça risque d’être intéressant!