Aujourd’hui, place aux yakitori (焼き鳥)!
Ces brochettes grillées (yaki) de poulet (tori) sont l’exemple parfait de grignoteries nippones: plein de petits plats variés commandés séparément et partagés par la tablée. Qu’on les déguste ponctuellement au détour d’un festival de plats dans un izakaya, ou intensivement dans un établissement spécialisé (soit un yakitoriya, 焼き鳥屋, bravo à ceux qui suivent), le principe reste le même: on commande et déguste itérativement des petits plats jusqu’à avoir son estomac rempli. Au prix d’une centaine de yens les deux brochettes, la nuit est souvent longue!
Il ne reste plus qu’à deviner de quelle partie du gallinacé il s’agit, ce qui occupe généralement plus de la moitié de la soirée et fournit un bon sujet de discussion avec le cuisinier qui, idéalement, ne parle pas anglais. Essayez d’expliquer le mot “intestins” juste avec vos mains, vous verrez de quoi je parle.
Petit guide pour la route:
- sasami (ささみ) : le blanc
- momo (もも) : la cuisse
- kawa (皮) : la peau, croustillante
- rebā (レバー) : le foie
- hatsu (ハツ) ou kokoro (こころ) : le cœur
- shiro (シロ) : l’intestin
- tebasaki (手羽先) : l’aile
- bonjiri (ボンジリ) : la queue
- zuri (ずり) : le gésier
- negima (葱間) : poulet et oignon alternés
- tsukune (つくね) : boulette de viande hâchée
- suzume (雀 ou すずめ) : moineau (eh oui) ou jeune poulet
De quoi s’occuper un moment et dédramatiser la manie bizarre de Tatie Nicole de sucer le croupion.
On vous demandera probablement de choisir l’assaisonnement, au sel (et parfois citron) ou dans une sauce (tare, たれ). Hormis cela, la paire de brochette est servie sans accompagnement.
En plus du poulet, des brochettes de porc et de légumes (champignons, oignons, poivrons, etc) sont généralement aussi proposées. De la salade est fréquemment offerte, ainsi que d’autres spécialités à grignoter dont je reparlerai.
La carte comprend aussi des accompagnements et plats divers tels que des soupes, bols de riz avec des pièces de poulet (yakitori don), boulettes de riz grillées au fromage (チーズおにぎり), et j’en passe.
Petite remarque: j’ai pris soin jusqu’à présent d’ajouter après chaque mot japonais son original en caractères chinois (kanji, 漢字). Cette pratique permet non seulement d’avoir l’air plus intelligent, mais servira aussi potentiellement aux curieux à repérer les mets sur des menus, et à moi à réviser mon vocabulaire.
En effet, la probabilité de trouver des plats-exemples en plastique ou menus en anglais est souvent inversément proportionnelle à l’authenticité du restaurant. Autrement dit, on mange très typique (et généralement très bien) dans les izakaya où le menu est pratiquement calligraphié à la main, mais on n’a aucune idée de ce qu’on commande.
Heureusement, des menus spéciaux pour touristes sont parfois disponibles en “engrish”.
Une dernière brochette pour la route?